En décidant de prononcer un discours au Musée du Quai Branly, ce 19 mars 2016, pour la journée nationale d’hommage « à toutes les victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie » qu’il a fait adopter en 2012, François Hollande commet une quadruple faute.
Il insulte la mémoire nationale en accréditant un mensonge historique. Non, le 19 mars 1962, jour officiel du cessez-le-feu, ne marque pas la fin de la guerre d’Algérie mais, au contraire, une recrudescence des actes terroristes sur le territoire de nos départements d’Algérie, alors que l’armée française était condamnée à l’inaction par les accords d’Evian.
Il insulte la mémoire des populations civiles d’Algérie tant d’origine européenne que musulmanes, des soldats du contingent et des harkis. Assassinats, enlèvements, massacres rythmèrent la période qui suivit le 19 mars, pour culminer dans l’horreur le 5 juillet 1962 à Oran. Ce sont au bas mot des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, de toutes origines, qui furent assassinées. Les patriotes harkis et leurs familles payèrent le plus lourd tribu. Faire du 19 mars, date anniversaire d’un crime d’Etat et d’un crime contre l’humanité, celle de la fin officielle de la guerre d’Algérie est du négationnisme.
Il attente à l’unité nationale en ravivant les plaies encore douloureuses de nos compatriotes pieds-noirs et harkis et de leurs descendants, dans le seul but de s’attirer les faveurs électorales des nombreux bi-nationaux franco-algériens.
Il compromet la crédibilité internationale de la France. Comme vient de le déclarer l’écrivain algérien Boualem Sansal : « À quelques mois de la présidentielle, se prosterner ainsi devant Bouteflika, c’est calamiteux pour l’image de la France et catastrophique pour le combat courageux que les Algériens mènent pour se libérer de la dictature coloniale du FLN et de M. Bouteflika, qui, depuis le 19 mars 1962, en est l’un de ses principaux animateurs. »
Aujourd’hui François Hollande avoue s’être radicalement coupé du peuple français. Ayant perdu toute légitimité à l’incarner, c’est dans la division nationale, un électoralisme méprisable et le recours extérieur qu’il cherche désormais à exister, prouvant une nouvelle fois que la République est bien le règne de l’étranger.