En recourant pour la quatrième fois en moins d’un an à l’article 49, alinéa 3 de la Constitution, pour faire passer sans débats, c’est-à-dire de force, un texte législatif, Manuel Valls prouve son impuissance chronique à maîtriser son aile gauche et à rassembler autour de sa politique une majorité parlementaire de plus en plus théorique.
Certes, les « frondeurs » du PS, qui n’ont pourtant pas de mots assez durs pour vilipender ce qu’il reste du projet de loi El Khomri « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actif-ve-s (sic) », n’iront pas jusqu’à s’associer à l’opposition pour renverser le gouvernement. Cette attitude serait suicidaire puisqu’elle provoquerait des élections législatives anticipées qui leur laisseraient peu de chance de retrouver leur siège de député. La soupe avant les convictions et l’intérêt des salariés ! C’est pourquoi ils se contenteront de prendre date, comme ils l’avaient fait lors du passage en force de la loi Macron censée moderniser l’économie.
Quant à Manuel Valls, il ne pouvait prendre le risque, en acceptant de nouvelles reculades, de mécontenter davantage la Commission européenne, la chancelière Merkel et le Medef, tout en laissant son rival Emmanuel Macron prendre l’avantage sur son aile droite.
La rue pourrait toutefois ne pas se satisfaire de ce jeu de dupes, dans lequel les ambitions personnelles et les allégeances à l’oligarchie prennent le pas sur l’intérêt général, à savoir libérer l’économie tout en favorisant l’emploi et en protégeant le salarié. A un an de l’élection présidentielle, l’état catastrophique du pays pourrait provoquer l’impatience bien légitime du pays réel d’en finir avec le cynisme du pays légal. L’Action française dénonce dans ces manœuvres politiciennes le vrai visage d’une République incapable d’assurer le bien commun. Elle appelle les Français à la rejoindre dans sa lutte contre la dictature des intérêts partisans.