La Vème République malgré ses défauts avait le mérite de limiter l’influence des partis au profit du chef de l’État, censé entretenir avec le peuple un lien direct inspiré de la monarchie.
De réformes en réformes, en particulier celle du quinquennat, de traités européens en traités européens, ces institutions avaient déjà perdu l’essentiel de leur vertu. L’instauration de primaires par la gauche puis par la droite, sur le modèle américain, leur donne le coup de grâce. Désormais, les partis jouent le match avant le match, faisant perdre à l’élection présidentielle son caractère de sacre.
Les candidats à la primaire de la droite et du centre, dont le premier tour se déroulera dimanche, sont tous, à l’exception de M. Poisson, des représentants typiques du pays légal ayant déjà exercé les plus hautes fonctions dans l’État. Ils sont à ce titre responsables de la crise morale, politique et identitaire dans laquelle se trouve aujourd’hui le pays. On voit mal comment ils pourraient l’en sortir.