Soucieuses de bloquer l’avancée de l’armée turque et de ses alliés rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) dans le nord de la Syrie, les milices kurdes syriennes (YPG) ont choisi de s’allier au régime de Damas afin d’empêcher les Turcs de gagner du terrain.
Cette alliance de revers renforce la fragmentation du conflit syrien où de multiples acteurs s’affrontent sur le terrain, au risque de voir s’opposer militairement les deux forces syriennes soutenues par les Etats-Unis – l’ASL et les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition kurdo-arabe appuyée et formée par les Américains.
Le nouvel accord a été annoncé, jeudi 2 mars, par le Conseil militaire de Manbij, la ville qui constitue un verrou stratégique sur la route entre la Turquie et Rakka, la capitale autoproclamée de l’organisation Etat islamique (EI), en ces termes : « Nous, le Conseil militaire de Manbij, annonçons que nous sommes parvenus à un accord avec la Russie pour céder aux gardes-frontières de l’Etat de Syrie des villages situés sur la ligne de front avec “bouclier de l’Euphrate” », soit le terme qui désigne l’opération militaire menée par la Turquie dans le nord de la Syrie.
Tenue depuis le 12 août 2016 par les FDS, Manbij se retrouve dans le viseur de l’armée d’Ankara. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé à plusieurs reprises que le prochain objectif de son armée après la prise d’Al-Bab, un fief de l’EI, le 23 février, serait Manbij, une quarantaine de kilomètres plus à l’est.
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