On compte 1800 imams actifs en France. La majorité d’entre eux échappent à tout contrôle de l’État. Crédits photo : Mirza Sudzuka/elmirex2009 – Fotolia
Le septième rapport officiel en trois décennies sur ce sujet démontre l’impuissance de l’État à prévenir la radicalisation de certains imans venus de l’étranger.
La régulation de la formation des imans en France ressemble à un labyrinthe sans issue. Et ce n’est pas le septième rapport sur le sujet – en trois décennies – qui devait être remis, jeudi 16 mars, aux ministres de l’intérieur et de l’éducation nationale, respectivement Bruno Le Roux et Najat Vallaud-Belkacem – qui ouvre des perspectives innovantes.
L’islamologue Rachid Benzine et les professeurs d’université Catherine Mayeur-Jaouen et Mathilde Philip-Gay, les trois auteurs très autorisés sur le sujet, n’ont pourtant pas démérité dans l’analyse de la situation.
Leur diagnostic d’une situation complexe tient en deux idées-forces: la formation de l’écrasante majorité des quelques 1800 imams actifs en France échappe à tout contrôle sinon à celui des fédérations musulmanes ; la tentative de renforcer la formation universitaire en islamologie pour travailler à la déradicalisation voit plutôt les quelques apprentis imams qui s’y rendent contester cette lecture universitaire du coran. Ils la récusent même en bloc. «Les enseignants du supérieur, écrivent-ils, se heurtent à des contestations croissantes».
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