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Surprise ! Les médias français craignent un second tour Le Pen-Mélenchon

En 2012, 74 % des journalistes auraient voté pour François Hollande au second tour. Beaucoup y ont vu une adhésion de la profession à la gauche, mais n’est-ce pas simplement la preuve que les commentateurs.

Deux spectres hantent la campagne présidentielle française, à moins de 40 jours du premier tour. D’un côté, Marine Le Pen, la présidente du Front national. De l’autre, Jean-Luc Mélenchon, candidat de « la France insoumise » et membre du Front de gauche. Depuis 2012, ils incarnent aux yeux du grand public les deux « extrémités » de l’échiquier politique et inquiètent, de ce fait, bon nombre de journalistes libéraux, de droite comme de gauche. Derrière leur progression électorale – réelle ou fantasmée – se dissimulerait une propagation des idées totalitaires et/ou du « populisme » – terme utilisé de manière floue et synonyme, pour les commentateurs, tantôt de « démagogie », tantôt de « xénophobie ». Le dernier exemple en date de ce confusionnisme médiatique remonte au 25 février 2017 avec la publication d’un alarmant « Guide de survie en cas de second tour Le Pen-Mélenchon » sur Slate.fr, rédigé par Jean-Marc Proust. Quelques semaines auparavant, La Tribune s’inquiétait du « spectre d’un duel Mélenchon-Le Pen », et d’un « choix impossible entre une gauche très radicale, voire extrême, et l’extrême droite ». Deux articles qui en disent long sur une bonne partie du journalisme actuel.

Après trente ans de dégringolade électorale, la gauche radicale – sous l’impulsion du Front de gauche et de Jean-Luc Mélenchon – semble avoir retrouvé un peu d’élan politique, avec un discours s’adressant plus directement aux jeunes et aux classes populaires. La gauche de la gauche redevient un danger pour certains – danger encore modéré pour le moment, au vu des récents sondages (toujours critiquables , évidemment). Dans le même temps Marine Le Pen, qui a succédé à son père à la tête du FN en 2011, poursuit sa refondation du parti. La désormais présidente du Front national – parti longtemps sous la coupe de l’autoproclamé « Reagan français » – critique à longueur d’interview l’«ultralibéralisme   » et oppose sans cesse le « peuple » aux « élites ». Dénonciation des hautes sphères et appel commun aux classes populaires : il n’en fallait pas plus aux journalistes pour amalgamer Mélenchon et Le Pen, Front de gauche et Front national.

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