La France va-t-elle reconnaître l’existence d’un troisième genre? Mardi 21 mars, la Cour de cassation était appelée à examiner le cas d’une personne intersexe, comme il convient de dire, de soixante-six ans réclamant l’inscription de la mention «sexe neutre» sur ses papiers d’identité. Né avec des organes sexuels indéterminés (micro-pénis, vagin rudimentaire), déclaré de sexe masculin à sa naissance, celui qui porte un prénom masculin ne se sent ni homme ni femme.
Il s’est toutefois marié, a adopté un enfant. Son combat ne commence qu’en 2006: «Cette année-là, rapporte-t-il, j’ai découvert Internet. Les associations d’intersexes. Enfin, je me suis senti moins seul. J’ai compris que l’intersexuation était plus répandue que ce que je croyais. Et je suis devenu un militant actif». Donnée qui n’est pas indifférente.
En octobre 2015, il avait obtenu gain de cause devant le tribunal de grande instance de Tours. Un an plus tard, la cour d’appel d’Orléans rejetait sa demande. Aujourd’hui, le dossier est de nouveau sur la table. La décision sera rendue le 4 mai prochain. «Je suis serein, je sais qu’on va y arriver, a commenté Vincent Guillot, président de l’Organisation internationale des intersexes. Si ce n’est pas devant cette juridiction, ce sera devant une autre».
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