[Cet éditorial est initialement paru dans PHILITT #4]
Nous avons toutes les raisons de désespérer du politique. Qui aujourd’hui pour penser que la politique sauvera quoi que ce soit ? Encore faudrait-il qu’elle soit capable de se sauver elle-même. Encore faudrait-il qu’elle soit capable tout court. Il suffit de contempler les incantations « républicaines », « progressistes » ou « conservatrices » pour comprendre : la politique règne par le vide, car elle n’est plus aujourd’hui fondée que sur elle-même. Or, si la politique peut nous sauver, elle ne le fera qu’en se sauvant d’abord. Mais qu’est-ce qui chez elle mérite en dernière instance d’être sauvé si ce n’est l’idéal qui la fonde, c’est-à-dire précisément ce qui dans la politique n’est pas politique, ce qui dans la politique va au-delà du politique ? Situation paradoxale : il faudrait sauver, contre la politique, les valeurs ou les idéaux qui fondent la politique.
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