L’éditorialiste du Monde est mécontent de l’attitude de l’épiscopat français, qui s’est refusé à entrer dans le jeu politique, préférant proposer des éléments de discernement à des fidèles auxquels il appartient de se déterminer librement. Est-ce qu’au Monde, on se montrerait nostalgique du bon vieux cléricalisme d’antan, pourtant si brocardé, lorsque M. le curé, en chaire, indiquait quel était le bon candidat ? Mais notre éditorialiste est surtout parfaitement insensible à ce que le concile Vatican II appelle l’autonomie du politique. Autonomie sans laquelle il n’y pas d’autonomie du spirituel. C’est la séparation du spirituel et du temporel, qui confère au premier toute son autorité spécifique. Refuser de désigner un candidat ne signifie pas, pour les évêques, s’abstenir de tout jugement moral sur le contenu des programmes. Bien au contraire, c’est parce qu’ils n’appartiennent pas à un camp politique ou idéologique que leurs injonctions sont crédibles. Et par ailleurs, ces injonctions ne valent pas qu’à l’égard d’un seul programme, elles les concernent tous.
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