Crédits photo : CHARLES PLATIAU/AFP
Cette fin campagne de l’élection présidentielle est pleine de bruit et de fureur entre deux candidats que, de fait, tout oppose. La perfection de cette antinomie, ressort de toute belle dramaturgie, explique sans doute le déchainement rhétorique auquel on assiste de part et d’autre. Elle ne justifie pas pour autant les excès auxquels se livrent les deux camps mais aussi trop de commentateurs. Rumeurs et insultes où le mensonge le dispute à la démagogie, contre le «candidat du CAC 40», «l‘allié des islamistes» et «l’immigrationniste» Emmanuel Macron ; grand chœur de la diabolisation contre Marine Le Pen, avec le refrain contre la «peste brune», le «néo-fascisme» et le rappel désormais obligatoire des «années-les-plus-sombres-de-notre-histoire». Du Veld’hiv au Mémorial de la Shoah en passant par Oradour-sur-Glane, nous baignons à nouveau dans la confortable reductio ad Hitlerum du Front national, au nom du «devoir de mémoire» et au prix de confusions conceptuelles, de contre-vérités historiques et de citations tronquées. Quoi qu’on ait lu et entendu partout, Marine Le Pen n’a nullement réhabilité Vichy ni minimisé l’horreur du Veld’hiv: elle a même dit exactement le contraire. N’a-t-on donc aucun argument sérieux à opposer au Front national?
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