Les élections présidentielles viennent de prendre fin. Quand on interroge les Bretons et les Français, ils sont très majoritairement consternés par le niveau de la campagne. Une lassitude qui n’échappe pas au mouvement politique monarchiste Action française.
Les héritiers de Charles Maurras, fervents pourfendeurs de la démocratie, organisent d’ailleurs prochainement leur colloque annuel. Il aura lieu le samedi 13 mai et sera consacré à la refondation du « bien-commun », il verra plusieurs intervenants de qualité s’exprimer sur la nécessité de revenir à la monarchie. Entretien avec François Bel-Ker, secrétaire général d’Action française sur l’actualité du mouvement.
Breizh-Info : Être royaliste aujourd’hui, n’est-ce pas aller à rebours du cours de l’histoire ?
François Bel-Ker : Les français sont en rupture avec le système actuel en charge de leur représentation. « Il y a une perte de confiance totale dans les institutions et les élites », souligne l’historien Jean Garrigues, professeur à l’université d’Orléans et à Sciences Po Paris. « Oui ou non, l’institution d’une Monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est-elle de salut public ? » C’est ainsi que Maurras a posé dans son Enquête sur la Monarchie les fondations d’une action française en voie d’adhésion à la cause royale. Il s’agit de poser la question du meilleur régime au service de l’intérêt général. La question de nos institutions se pose de manière d’autant plus cruciale aujourd’hui que les Français regardent l’avenir politique au mieux avec fatalisme, au pire avec désespoir. « Ce n’est pas le passé que nous regrettons, c’est l’avenir qui nous inquiète » disait Gustave Thibon. La réflexion sur la restauration du politique que nous engageons transcende les clivages et prouve par elle-même le bien fondé d’un pouvoir au-dessus des partis. Etre royaliste aujourd’hui, c’est souhaiter que la France perdure, c’est rentrer dans l’Histoire en renouant avec un pouvoir soucieux du Bien Commun.
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