Avec l’affaire Fillon, qui a empoissonné la campagne présidentielle, il était impossible d’éviter la question de la morale en politique. Il m’est donc arrivé de l’aborder dans cette chronique, en avouant mon trouble. Il est permis d’être troublé, en effet, lorsque la morale devient la pièce maitresse du débat et qu’elle justifie un déchaînement médiatique ravageur. Aujourd’hui, c’est l’affaire Ferrand qui déstabilise le pouvoir d’un nouveau président, qui avait accompli jusqu’alors un sans-faute. Et c’est la même affaire qui intervient dans la campagne pour les législatives, au risque de repousser au second plan les questions les plus importantes pour l’avenir du pays.
Il est vrai que le gouvernement qui prend de plein fouet cette nouvelle tourmente porte une large responsabilité dans son déclenchement. Les Républicains ont beau jeu de rappeler qu’il n’y a aucune raison d’être plus indulgent pour M. Ferrand que pour M. Fillon. Et puis avoir mis en tête du calendrier parlementaire une loi « de moralisation de la vie publique », c’était donner des armes aux partenaires pour se faire battre. Il n’y a a plus qu’à faire front face à la tempête, en souhaitant que le grain passe, sans faire plus de dommages. Mais on n’est à l’abri d’aucune autre mauvaise surprise.
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