Première action gouvernementale : le vote par Nicolas Hulot du document de la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens.
Dans leur lettre du 17 juin aux Etats de l’UE, les associations médicales d’endocrinologie mettaient en garde contre ce document :
► il place la barre de la « démonstration scientifique de nocivité » tellement haut qu’elle permettra aux industriels de passer par-dessous ;
► Écartant (contrairement au principe de précaution sanitaire) les preuves collectées chez les animaux, la Commission exige que la nocivité soit prouvée chez les humains (ainsi traités en cobayes) : il faudra des gens gravement malades pour que Bruxelles et les Etats membres prennent des mesures contre des substances toxiques – ce qui porterait atteinte, horresco referens, à des intérêts industriels.
► On en revient ainsi au système de l’évaluation des risques. C’est une régression spectaculaire par rapport au règlement de 2009, selon lequel la seule caractéristique de dangerosité suffisait à faire évincer du marché les substances suspectes… Selon l’OMS, il suffit en effet de savoir que les perturbateurs sont « une substance (ou un mélange) qui modifie la/les fonction(s) du système hormonal et qui a, en conséquence, des effets nocifs sur la santé, ou la descendance des individus, des populations ou de sous-groupes de population… Cela suffit à définir le danger, et il n’est pas nécessaire, pour établir la définition, de faire au préalable des études d’impact. Ce serait mettre la charrue avant les bœufs. »
► Par ailleurs, le texte de la Commission indique que les substances nocives ne seront pas interdites si l’exposition à celles-ci a été « négligeable ». Cette clause aussi fait bondir les endocrinologues, la toxicité ne se résumant pas à la dose…
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