Le drapeau assyrien flotte au-dessus de la ville chrétienne d’Al-Qosh, en septembre 2014 au nord de l’Irak. Crédits photo : MOHAMMED SAWAF/AFP
Le maire de la ville chrétienne d’Al-Qosh a été évincé et remplacé par un Kurde proche du parti au pouvoir. Un épisode qui rappelle que les chrétiens sont plus otages qu’acteurs de leur protection et de leur avenir en Irak, souligne Caroline Galactéros, docteur en science politique et dirigeante de Planeting.
La semaine dernière, le maire chrétien d’Al-Qosh a été accusé de corruption, et le conseil de la province de Ninive l’a remplacé par un homme politique local kurde proche du parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani. Caroline Galactéros, docteur en science politique et dirigeante de Planeting, estime que les chrétiens risquent d’être les grands perdants des luttes d’influences qui s’annoncent entre les Kurdes et l’Etat central irakien pour asseoir leur pouvoir dans les zones libérées de l’Etat islamique.
LE FIGARO.- La semaine dernière, le maire d’Al-Qosh a été destitué et remplacé par un homme proche du PDK. Comment interpréter cette décision prise par le conseil de la province de Ninive, une instance kurde?
Le reflux territorial de Daech rebat les équilibres d’influence dans la région, et les Kurdes d’Irak sont bien déterminés à en tirer parti. Ils profitent de ce momentum pour renforcer leurs positions dans les «territoires contestés» avec l’Etat central irakien et accroître la part du territoire irakien sous leur contrôle économique et politique en consolidant leur emprise de facto. Il ne s’est pas passé autre chose à Al-Qosh, lorsque le maire chrétien a été évincé sur des accusations de corruption.
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