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« Il faut imposer aux juges le respect des décisions de l’ordre politique. »

3 questions à… Pierre de Meuse, docteur en droit, qui a prononcé une conférence au Camp Maxime Real del Sarte 2017 sur le coup d’État des juges

 

AF2000. Quel parallèle faites-vous entre les parlements de justice d’Ancien Régime et l’actuel « coup d’État des juges » ?

Pierre de Meuse. Dans un cas comme dans l’autre, il y a deux choses communes : la volonté de puissance, l’esprit de corps des juges qui font passer leur volonté de pouvoir avant le bien commun ; la présence de l’idéologie. L’idéologie développée par les parlements est le jansénisme, suite à un dévoiement du gallicanisme. Au contraire l’idéologie à l’origine des abus de pouvoir actuels des juges est celle des Droits de l’homme, c’est-à- dire la remise en cause des lois nationales au profit d’une pétition de principe universelle qui ne tient aucun compte de la volonté de survie des nations.

AF2000. Que pensez-vous de la théorie de la division des pouvoirs de Montesquieu ?

PM. La théorie de Montesquieu a un côté réducteur dans la mesure où elle instaure à l’intérieur de la souveraineté une division qui n’a pas lieu d’être. La souveraineté est Une, et indivisible, ce qui ne veut nullement dire totalitaire. La monarchie d’Ancien régime était limitée, d’abord par le respect des lois fondamentales du royaume, qui s’imposaient au roi, et aussi par une forme oubliée de civisme dans laquelle les libertés locales pouvaient s’opposer légitimement et librement à un pouvoir royal dont on ne contestait pas la légitimité.

AF2000. Dans la perspective de l’instauration d’une monarchie, quelles réformes devraient, selon vous, être faites dans le domaine judiciaire ?

PM. Il faut se libérer des règles de droit vagues et imprécises qui proviennent des traités internationaux et il faut imposer aux juges le respect des décisions de l’ordre politique dès lors qu’elles sont traduites par des règles de droit. Dans ma conférence j’ai donné l’exemple de la politique de limitation de l’immigration qui a été sabotée depuis quarante ans par le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État au nom d’une idéologie universaliste négatrice des frontières, et qui n’est qu’un aspect de la politisation inacceptable de la justice aujourd’hui.