Le régime syrien souhaite profiter du projet chinois des «nouvelles routes de la Soie». Cela passe, entre autres, par la reprise de Deir ez-Zor (photo). GEORGE OURFALIAN/AFP
Alors que l’État islamique recule partout en Syrie, notamment à Deir ez-Zor, le gouvernement, à Damas, isolé des pays occidentaux, se tourne vers les pays émergents. Objectif: financer la reconstruction du pays, détruit par six ans de guerre civile. Fin août, s’est ainsi tenue la Foire internationale de Damas, rendez-vous syrien consacré à l’économie créé en 1954, mais interrompu depuis 2012. Du 21 au 23 septembre, aura lieu la troisième Exposition pour la reconstruction de la Syrie. Pour Frédéric Pichon, chercheur spécialiste de la Syrie et consultant, qui vient de publier Syrie, une guerre pour rien (éd. du Cerf), le régime de Damas effectue un «pivot vers l’Est», notamment vers la Chine et l’Inde, pour renforcer sa légitimité auprès des puissances émergentes.
Le FIGARO. – Qu’appelez-vous le «pivot vers l’Est» de la Syrie?
Frédéric PICHON. – C’est un concept que j’emprunte à la politique américaine de Barack Obama qui souhaitait s’intéresser davantage à l’Asie. Il me semble correspondre particulièrement à la réalité syrienne, d’abord diplomatiquement. Il faut regarder dès 2012 les votes concernant la Syrie à l’Assemblée générale des Nations unies et les réticences des «émergents». Damas a su utiliser les codes à destination de ces pays: attachement à la souveraineté étatique, méfiance vis-à-vis de l’«Occident» et surtout refus de l’ingérence.
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