JACQUES DEMARTHON/AFP
FIGAROVOX.- Après la vente des activités énergie d’Alstom à General Electric, vous aviez dénoncé cette opération, en 2015, dans nos colonnes, puis à travers un livre, Alstom, un scandale d’Etat. La fusion d’aujourd’hui entre les activités ferroviaires d’Alstom et celle de Siemens était-elle écrite?
Jean-Michel QUATREPOINT.- Elle l’était. Dès le mois de mars 2015, le patron de Siemens déclarait que «dans le domaine du transport, une consolidation entre entreprises européennes reste encore possible».
À partir de ces propos, j’écrivais dans «Alstom, scandale d’État»: «dans un an, dans cinq ans, c’est inéluctable, Alstom Transport devra acheter ou se faire racheter. Siemens sera peut-être de la partie. Alstom n’ayant pas les moyens financiers, même avec le cash reçu de GE, de procéder à une grande acquisition, il lui en faudra passer par une alliance qui ressemblera fort à une vente. La boucle sera bouclée.»
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que sur ces marchés mondiaux, seuls les conglomérats ont pu, et peuvent s’en sortir. Il faut avoir plusieurs activités, afin d’optimiser les réseaux commerciaux, la gestion financière, les relations avec les donneurs d’ordre. En se démantelant peu à peu, Alcatel Alstom était condamnée, un jour ou l’autre, à disparaître.
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