Plus de 200 policiers sont mobilisés selon la Sécurité publique, tandis que la Police judiciaire effectuait les premières constatations. JEAN-PAUL PELISSIER/REUTERS
Deux femmes assassinées à l’arme blanche en pleine journée devant l’une des gares les plus fréquentées de France et un assaillant abattu par une patrouille de «Sentinelle» lors d’une fusillade qui a semé un vent de panique dans la foule. Jusque-là épargnée comme par miracle, Marseille vient à son tour de basculer dans la terreur. Vers 13h50, un inconnu fait irruption aux abords de la gare Saint-Charles, grimpe l’escalier monumental de 104 marches menant au parvis. Là, sous les caméras de vidéosurveillance, faisant fi des dizaines de voyageurs et de badauds qui se massent à proximité, il se rue sur deux femmes âgées de 21 et 20 ans. Armé d’au moins un couteau, il en poignarde mortellement une à deux reprises au niveau des reins et du dos puis il frappe la seconde au cou avant de s’acharner sur elle. «Les images vidéos, dépourvues de son, sont en cours d’exploitation», a déclaré sur place le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui a fourni cette intrigante précision: «Après avoir frappé la première personne, il s’est enfui puis est revenu sans explication sur ses pas pour attaquer l’autre». «Cet acte pourrait être de nature terroriste mais à cette heure, nous ne pouvons pas l’affirmer», a ajouté le ministre.
Alertés par les cris, des militaires qui patrouillaient non loin sont rapidement arrivés sur place. À la vue du soldat qui a fait un tir de sommation, l’agresseur a alors tenté de se ruer dans sa direction en lançant «Allah Akbar» selon plusieurs témoins entendus par la police. Il a été abattu par deux tirs de riposte, en état de légitime défense et avec beaucoup de «sang-froid» selon Gérard Collomb, avant qu’il ne puisse à nouveau semer la mort. Épouvanté par la violence de la scène et le claquement des balles, le public s’est mis à courir en tous sens. «J’ai entendu crier et une personne s’est effondrée», raconte Mélanie, une étudiante de 18 ans qui a décrit «un homme vêtu tout en noir.» «Tout le monde est sorti en hurlant. Et c’est là que j’ai entendu deux coups de feu», raconte au Figaro Lionel, un interne en médecine de 23 ans qui s’apprêtait à regagner Lyon avec le TGV de 14 h 14. «En moins de cinq minutes, des dizaines de policiers sont arrivées de tous les côtés», poursuit l’étudiant. Dans la panique, de nombreuses valises ont été abandonnées sur place, obligeant le service de sécurité à toutes les vérifier.
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