N’étant ni internationaliste, ni inter-nationaliste, l’Action française répugne à prendre parti dans la politique intérieure des autres États. L’intérêt national français est notre seule boussole et notre unique préoccupation.
Néanmoins, nous ne pouvons rester indifférents au sort de l’Espagne, notre sœur latine. Nous ne pouvons que nous inquiéter de voir son unité menacée car elle présente de grandes analogies avec la nôtre. La monarchie en Espagne comme en France a unifié politiquement des réalités régionales très diverses. Moins marquée par le jacobinisme, ayant conservé l’institution royale, l’Espagne contemporaine garde d’ailleurs une trace beaucoup plus profonde de cette histoire que la France.
Et si la décentralisation est en soi un bien, la possible sécession d’une grande région d’un pays voisin et ami est à nos yeux déplorable à plus d’un titre : l’exemple d’une région prospère qui veut se dérober à la solidarité nationale, le souhait d’un rattachement direct au machin bruxellois, l’indécence de poursuivre des buts égoïstes devant la menace islamiste qui pèse sur l’Espagne comme sur toute l’Europe, le risque de contagion séparatiste qui menace les pays voisins, dont la France. Voilà l’image peu glorieuse que nous donne aujourd’hui la Catalogne.
Souhaitons que la raison l’emporte, conformément au discours de fermeté, de vérité, mais aussi d’affection, qu’a tenu hier le roi Philippe VI.