Le monde a déjà connu des phénomènes en partie comparables à ce que l’on nomme aujourd’hui la mondialisation. L’empire romain dans l’Antiquité, l’expansion européenne et la première épopée coloniale à la Renaissance, la seconde épopée coloniale et la domination économique et financière du Royaume-Uni à l’ère de la Révolution industrielle et jusqu’en 1914.
Comme l’actuelle mondialisation, ces phénomènes furent des faits, ni bons ni mauvais en eux-mêmes, résultant de causes politiques, militaires, technologiques, démographiques, plus ou moins contingentes mais dont la force une fois déchaînée fut irrésistible, n’en déplaise à ceux qui pensent pouvoir nier ou arrêter l’histoire ! Notons à l’inverse, à l’intention des progressistes béats, que la mondialisation du commerce à la Renaissance a requis la traite négrière et que le libre-échangisme et l’accroissement des forces productives au XIXème siècle se sont achevés dans la Première guerre mondiale.
La mondialisation contemporaine, comme les précédentes, est un Janus. Elle présente une face souriante, qui tient à la rapidité des communications et au développement technologique, et une face grimaçante avec le déracinement, les migrations, les catastrophes écologiques, les chocs de civilisation. Devant cette réalité, l’Action française, parce qu’elle défend l’idéal gréco-latin et chrétien de la raison et de la mesure, souhaite poser des digues, des frontières, des limites, pour corriger les effets pervers de la mondialisation sur notre identité, notre souveraineté et nos libertés. Mais parce qu’elle n’est pas un cénacle réactionnaire utopiste, elle n’appelle pas pour autant à une hypothétique décroissance, synonyme de renoncement de la France à la puissance, au rayonnement et à l’influence.
La suite