Lundi soir, l’équipe de la revue Limite a obtenu un très beau succès, en remplissant l’église Saint-Ferdinand-des-Ternes pour une rencontre sur le thème du féminisme. Plus exactement, pour reprendre le titre de la soirée : Osez le féminisme intégral ! Certains se sont offusqués que cela se déroule à l’intérieur d’une église. Gaultier Bès, un des responsables de la revue, leur a répondu que c’était le seul lieu possible, sauf à ruiner les finances de Limite. J’esquisserais une autre explication qui n’est pas contradictoire avec celle-là. Il fut un temps, a écrit le Polonais Adam Michnik où les églises constituaient les seuls refuges d’une parole libre sous un régime totalitaire. Je ne prétends pas que nous vivions sous un régime identique, grâce au ciel. Mais il y a des jours où on se demande s’il est possible d’exprimer publiquement une parole qui contredise le discours officiel. Celui qui se répète indéfiniment partout sur la libération de la femme par exemple. Et avec les affaires récentes qui concernent les atteintes sexuelles aux femmes, une ligne idéologique unique s’est imposée, qui rend inaudible toute réponse d’une autre inspiration intellectuelle.
La suite