Oui, il existe encore, en France, des partisans de la monarchie. Certes, relativement peu nombreux et très divisés, mais ils éclairent néanmoins sur le rapport ambigu que notre pays entretient avec l’idée monarchique, dont les fantasmes passés de restauration ont été les manifestations les plus spectaculaires.
Les réflexions d’Emmanuel Macron sur l’absence de roi en France ont ravivé sinon l’hypothèse monarchique du moins un songe que son exercice du pouvoir entretient: «Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif: le roi n’est plus là!»
Jean d’Orléans ou Louis XX
Pour la plupart, les royalistes français sont favorables au retour des Orléans, c’est-à-dire à dire à la branche des Bourbon descendant du dernier roi des Français, Louis-Philippe, et héritiers du Comte de Paris, grand-père du prince Jean, actuel prétendant au trône de France.
Au-delà de la question dynastique, qui laisse place à des partisans de Louis XX (descendant espagnol de Louis XIV, sacré cathodiquement par Thierry Ardisson) –témoins persistants d’une tradition légitimiste quasi-éteinte–, l’existence des royalistes est donc ce murmure qui, à l’oreille d’une France en apparence républicaine, pourrait un jour tenter de tirer parti du désarroi des citoyens devant le régime de la Ve République.
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