Issu d’une famille royaliste, Honoré d’Estienne d’Orves (1901-1941) fut un pionnier de la Résistance. « Libre dans ses idées, il refuse de se soumettre face à la défaite, à contre-courant de l’opinion dominante
», souligne son petits-fils, Augustin, en introduction d’une bande dessinée qui lui est consacrée. Au fil des pages, le lecteur est ballotté d’une période à l’autre, au risque, parfois, de s’y perdre un peu. Le héros nous livre lui-même ses souvenirs, accompagnant des images souvent sans dialogue.
Éduqué dans la foi
« Je reçois une éducation qui fait la part belle à la famille, à la France, à la foi, mais aussi aux arts et à la curiosité intellectuelle
», raconte-t-il notamment. Formé à l’école Polytechnique, il entre dans la Marine en 1923. Quand sonne le glas de l’armistice, tandis qu’il sert en Égypte, la flotte n’est-elle pas intacte ? Du moins l’était-elle jusqu’au drame de Mers el-Kebir… « Après ce massacre, je ne pouvais plus accepter de rallier l’armée anglaise
», explique-t-il. Quelques mois plus tard, cependant, il est accueilli à Londres par l’amiral Muselier, chef des Forces navales françaises libres. En décembre 1940, il revient en France, où il installe une liaison radio. Trahi, il est arrêté et condamné à mort, suscitant le respect de ses juges. Le 29 août 1941, à l’heure de son exécution, il donne l’accolade à un officier allemand :« nous avons fait tous les deux notre devoir
», lui dit-il devant des soldats ébahis.
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