Le président et le gouvernement ont décidé qu’il n’y aurait pas d’aéroport à Notre-Dame des Landes. L’Action française est heureuse de voir le bon sens triompher de plusieurs folies : folie technocratique, folie administrative et même folie judiciaire. Car ce projet antique n’avait plus de sens aujourd’hui : les technologies ont évolué, les comparatifs internationaux prouvent que les arguments en faveur du déplacement étaient grossièrement biaisés, les bricolages de pseudo-démocratie directe de Valls et consorts étaient du pur clientélisme ; et, enfin, ce n’est pas parce qu’une justice déconnectée, jugeant continuellement et uniquement sur la forme, donne raison à ceux qui ont tort que cette longue suite inique et légale doit avoir une quelconque valeur.
Il y a eu, dans cette décision, un véritable arbitrage, où l’État a décidé de ne pas être prisonnier des groupes de pression ni d’une prétendue légitimité de la chose jugée. La leçon est précieuse : si l’État veut le bien commun, il est capable de le discerner et de l’imposer ; si l’État veut passer outre ses propres règles, il est capable de considérer les règlements à leur juste valeur ; si l’État ne veut pas être le valet des acteurs financiers, il est capable de négocier.
Notre-Dame des Landes confirme donc à quel point l’État est coupable partout ailleurs, volontairement coupable, sciemment coupable, dans toutes ses décisions contraires au bon sens, au bien commun, à l’intérêt national : dérives bioéthiques, lois liberticides, grands travaux déments, passe-droits fiscaux, et surtout iniquité quotidienne et permanente. Coupable, donc, cet État qui avait laissé s’installer une zone de non-droit dans ces espaces qu’il a désolés lui-même ; coupable, donc, cet État qui avait laissé leurs habitants sans aucune assistance face aux zadistes et à leurs exactions ; coupable, donc, cet État qui a manqué continuellement à l’équité en n’intervenant pas, en laissant faire, alors qu’ailleurs, auprès de gens inoffensifs, il applique avec une rigueur risible et terrible ses lois ici bafouées.
Si cette décision d’abandon prouve que l’arbitrage intelligent est la bonne manière de gouverner, l’aventure de Notre-Dame des Landes prouve aussi que la république est incapable de réellement gouverner, avec une véritable autorité.