Je sais que nous avons, au plan national comme international, des sujets plus graves à traiter dans ce monde instable et rempli de menaces, mais l’affaire qui agite les médias autour de Nicolas Hulot mérite qu’on s’y arrête, car elle révèle un état d’esprit propre à ce siècle.
En effet, notre société s’est libérée du contrôle social avec les grandes cités où vivent, ensemble, des millions de personnes dans l’anonymat, Le lieu de travail est à peu près le seul espace, précaire le plus souvent, où s’établit, bon an mal an, une forme de lien social, alors que, par ailleurs, les familles sont éclatées, la mobilité obligatoire, l’enracinement impossible… Les mœurs sont réduites à une consommation apportant la jouissance aussi soudaine qu’éphémère, avec une absence totale de verticalité…
D’où le drame psychologique que représente le chômage, privant l’individu du seul lien social qui souvent subsiste.
L’homme ou la femme qui jouit d’un peu de célébrité dans un tel contexte où les médias, officiels comme alternatifs, sont à l’affût est forcément exposé au lynchage dès que la moindre rumeur est portée par le vent mauvais de personnes malintentionnées.
Dans un monde où seules les vedettes sont identifiées, les foules frustrées, qui ne se sentent pas insérées dans la communauté qui les entoure, sont forcément fascinées par les mésaventures de ceux qu’ils admirent et qu’ils jalousent à la fois.
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