Le 17 février 2008, le premier ministre Hashim Thaçi (à droite) proclame l’indépendance du pays. Aujourd’hui président, il pourrait être accusé de trafic d’organes lors de la guerre du Kosovo (1998-2000). DANIEL MIHAILESCU/AFP
Le Kosovo fête ce samedi le 10e anniversaire de son indépendance. Dans le pays le plus pauvre d’Europe, gangrené par la corruption, les trafics et l’islamisme radical, la gouvernance n’est pas à la hauteur, plusieurs dirigeants étant liés à des crimes commis durant la guerre avec la Serbie.
Si les anniversaires sont l’occasion d’établir des bilans, celui du Kosovo ne s’annonce qu’en demi-teinte. Le petit pays des Balkans, qui compte 1,8 million d’habitants, en immense majorité albanais et musulmans, est indépendant depuis 2008, après une période où il fut administré par un protectorat de l’ONU, conséquence de la guerre meurtrière à la fin des années 1990.
Sur tous les plans -politique, économique, religieux, identitaire-, le compte n’y est pas, estiment unanimement les experts.
● Un pays aux déséquilibres profonds
Le décollage économique n’a pas eu lieu, même si la direction générale du Trésor remarque que «le Kosovo a été préservé de la crise», avec une croissance moyenne de 3,3 % entre 2009 et 2016. Mais le PIB par habitant n’est que de 3200 euros, un chiffre très bas comparé à ses voisins (7600 euros pour la Bosnie-Herzégovine, 10900 pour le Monténégro, 9100 pour la Serbie) et à des lieux de la moyenne de l’Union européenne (25.700 euros).
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