On sait à quel point les sociologues observateurs admiratifs des progrès de ce qu’ils appellent « l’individuation » (pour ne pas dire individualisme) sont attachés à ces notions apparemment opposées…
Si l’on se réfère à Durkheim, on comprend que l’intégration est davantage un processus émancipateur de l’individu plongé dans un univers complexe où plusieurs groupes coexisteraient, formant un tout organique. Evidemment, cette définition s’oppose à la représentation proposée par le terme assimilation, lequel, très républicain s’inscrit dans une logique explicitement digestive. On sait ce qu’il advient du produit du travail des intestins pour ne pas insister sur l’évocation de cette métaphore.
En réalité, les politiques de droite ou de gauche ont fait des mots « intégration et « assimilation » leurs slogans respectifs d’identification idéologique dans leur gestion de l’immigration. Il est amusant de se rappeler que l’assimilation républicaine, quand il s’agissait d’éradiquer l’influence de l’Eglise ou d’interdire la langue bretonne, était proclamée par les radicaux-socialistes, c’est à dire les aïeux de notre gauche actuelle.
Pour continuer à évoquer l’Histoire, on se rappelle également que le slogan de l’OAS pendant la guerre d’Algérie à propos des autochtones était l’intégration.
Aujourd’hui, c’est la droite dure qui prône l’assimilation tandis que la gauche ne veut pas entendre parler d’autre chose que de l’intégration.
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