Alors que le premier ministre présente son plan de lutte contre la radicalisation vendredi, un rapport administratif commandé par Beauvau fait état de nombreuses dérives identitaires et de remises en cause de la laïcité et préconise des mesures fortes.
C’est un document explosif, un rapport d’une quarantaine de pages qui met en lumière les failles du respect du principe de laïcité dans certains territoires. En amont de la présentation du plan de lutte contre la radicalisation, dévoilé vendredi par Édouard Philippe, le ministère de l’Intérieur a commandé au préfet Gilles Clavreul, proche de Manuel Valls, cet état des lieux intitulé «Laïcité, valeurs de la République et exigences minimales de la vie en société», qui esquisse plusieurs mesures choc. Le Figaro les révèle en exclusivité.
1 – Conditionner le soutien de l’État (subventions, emplois aidés) au respect de la laïcité
Estimant qu’il revient aux pouvoirs publics de «promouvoir les valeurs de la République», le préfet propose de «conditionner le soutien de l’État (attribution de subvention, agrément, soutien à un événement) à l’engagement de respecter et promouvoir» ces valeurs. Ainsi, en dépit des «réserves ou des commentaires» de l’Observatoire de la laïcité, il suggère par exemple de «faire signer une charte», comme le font certaines CAF et préfectures ; de «conditionner l’examen de subvention ou d’un emploi aidé à l’engagement de suivre une formation sur les valeurs de la République et la laïcité», comme le fait la préfecture des Bouches-du-Rhône ; ou encore d’«inciter le soumissionnaire ou le partenaire à conduire certaines actions, à contribuer à un évenement, ou à faire figurer la thématique ‘laïcité et valeurs de la République’ dans un document partenarial».
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