Ne « pas occulter la figure de Maurras »
Le chef de l’Etat a, en revanche, estimé qu’il ne fallait « pas occulter la figure de (Charles) Maurras », l’écrivain d’extrême droite que sa ministre de la Culture Françoise Nyssen a fait retirer du livret des commémorations 2018 après des protestations d’associations antiracistes. « Nous devons la regarder comme faisant partie de l’histoire de France, l’occulter c’est vouloir reconstruire une autre forme de refoulé post-mémoriel et post-historique et cela dit quelque chose de nos propres faiblesses », a-t-il estimé.
Gallimard a suspendu le projet de réédition, mais sans y renoncer, après une levée de boucliers.
Emmanuel Macron a laissé entendre qu’il désapprouvait le projet de Gallimard de rééditer les pamphlets antisémites de Céline, mercredi 7 mars lors du dîner du Crif. Le président s’est cependant dit opposé à la censure et « heureux » qu’un tel débat puisse avoir lieu.
« Il n’y a pas dans notre pays de police mémorielle et morale des éditions dans le sens où je dirais ‘j’interdis la publication de ces écrits’. Je ne vais pas trancher ce débat mais je veux donner quelques indications », a-t-il expliqué devant le millier d’invités présents, dont une quinzaine de ses ministres.
« Je ne crois pas que nous avons besoin de ces pamphlets »
« Céline avait souhaité que ces écrits ne soient pas republiés car il en avait en partie honte » et « nous avons beaucoup d’oeuvres de Céline qui permettent de l’enseigner. Je ne crois pas que nous avons besoin de ces pamphlets », a-t-il dit.
« Mais je suis très heureux que dans notre pays il puisse y avoir des éditeurs qui se posent cette question sans la purger » et suscitent un « débat adulte ». « Mais vous avez compris, je crois, de quel côté j’inclinais », a-t-il conclu.