Le chef de gouvernement désigné, Giuseppe Conte, a renoncé à devenir président du Conseil. Ici à Rome, le 23 mai 2018. SIPA. AP22204946_000013
Sergio Mattarella, président de la quatrième économie européenne, a donc pris la lourde responsabilité de bloquer le processus démocratique en Italie. Il s’est, en effet, opposé à la désignation de certains ministres proposés par le président du Conseil, Giuseppe Conte, mandaté par Luigi Di Maio (M5S) et Matteo Salvini (Ligue du Nord), larges vainqueurs du dernier scrutin législatif. Giuseppe Conte voulait notamment nommer aux Finances l’eurosceptique Paolo Savona.
Le peuple italien sera « européen » ou ne sera pas
La presse en général, française en particulier, diffuse massivement la fausseté selon laquelle ce président serait dans son droit en garantissant le respect des traités européens et l’euro. Or les pouvoirs du président de la République sont strictement délimités par les articles 87 et 92 de la constitution italienne. « Il représente l’unité nationale (…) ratifie les traités internationaux après, s’il y a lieu, l’autorisation des Chambres (ratifica i trattati internazionali, previa, quando occorra, l’autorizzazione delle Camere). Il a le commandement des Forces armées, préside le Conseil suprême de défense constitué suivant la loi, déclare l’état de guerre décidé par les Chambres », précise l’article 87. Quand l’article 92 déclare : « Le président de la République nomme le président du Conseil des ministres et, sur proposition de ce dernier, les ministres (Il Presidente della Repubblica nomina il Presidente del Consiglio dei ministri e, su proposta di questo, i ministri) ».
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