La Coupe du Monde bat encore son plein mais laisse déjà un léger goût d’amertume, confinant parfois à la nausée. Placée sous le signe de l’anti-racisme et de la neutralité politique par la FIFA, soit les plus hautes instances du football mondial, cette Coupe du monde aura déjà marqué l’histoire par un retour du politique dans l’arène sportive, et pas sous ses plus beaux jours.
La Suisse joue pour l’Albanie, ou la résurgence des conflits des années 1990 au milieu du plus grand événement sportif mondial
Le vendredi 22 juin a marqué l’entrée d’un nationalisme exacerbé dans l’arène sportive. Lors du match Serbie-Suisse, l’équipe suisse formée de quatre joueurs d’origine albanaise, un macédonien, un croate, et dont le sélectionneur est serbe, n’était pas du tout représentative du melting pot clamé haut et fort par les instances du football international. Non, au contraire, ses joueurs ont fait preuve d’un nationalisme revanchard et manifeste, utilisant sciemment la médiatisation formidable (plus de 3 milliards de téléspectateurs) qu’offre le plus grand événement planétaire sportif. Xherdan Shaqiri est rentré sur le terrain avec des chaussures à crampon à l’effigie du drapeau albanais ; de parents originaires du Kosovo, ce drapeau est symbole de liberté pour les Albanais du Kosovo et en même temps pour les Serbes manifestation irrédentiste de leur province méridionale. Il est étonnant que la FIFA ne se soit à aucun moment prononcée sur cette provocation manifeste de la part de Shaqiri, quand on sait que ce drapeau avait provoqué une bataille générale entre joueurs serbes et albanais dans le stade de Belgrade lors des éliminatoires, après qu’un activiste albanais ait fait voler ce drapeau à 2 mètres au-dessus de la pelouse du stade Maracana – cela avait valu des sanctions à la Fédération de football de… Serbie!
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