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Victoire sportive, victoire de la nation ?

Le sport est éminemment politique même si la politique ne peut se résumer au sport ni le sport à la politique, et c’est tant mieux ! La dernière coupe du monde de balle-au-pied nous le démontre à l’envi, et il n’est pas inintéressant de s’y intéresser, sans pour autant bouder notre plaisir du spectacle et de la victoire finale, surtout pour ceux qui en sont passionnés ou qui, simplement, y recherchent des côtés festifs ou conviviaux. Peut-on dire que le sport est né de la politique, comme l’évoquent quelques historiens de l’Antiquité en évoquant celui-ci comme le moyen d’une confrontation pacifique entre cités grecques au moment des Jeux olympiques et comme instrument de la Cité pour se représenter à elle-même et aux autres, pour se distinguer et s’identifier ? Qui y a-t-il de vraiment nouveau sous le soleil, si ce n’est le glissement du caractère politique vers les enjeux économiques et la contemporaine prégnance de l’Argent dans le sport devenu industrie et symbole de la concurrence capitaliste parfois la plus violente et la moins noble ? En cela aussi et paradoxalement, le sport est politique, mais plus idéologique que proprement civique.

C’est aussi et plus particulièrement dans la victoire que le sport, et de prime abord celui de la balle-au-pied, très populaire dans nos contrées et nos quartiers, renoue avec ses racines les plus anciennes et politiques, au sens historiquement premier et civique de ce dernier terme, comme élément d’identification à la Cité et d’unification ou, plutôt, d’union des individus et des communautés autour d’une équipe qui porte les couleurs de la nation, forme contemporaine et « générale » de la Cité que, dans notre pays, l’on nomme parfois République, dans le sens de la « Res publica », c’est-à-dire la Chose publique-civique, plus que dans le sens d’un régime politique particulier et toujours discutable, voire contestable…

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