Maurras dérange toujours ; le récent refus du ministère de la Culture de commémorer son 150e anniversaire en témoigne. Le mieux n’est-il pas de se reporter aux textes, par-delà les on-dit ? Il faut donc saluer l’initiative de l’historien Martin Motte d’avoir rassemblé dans un fort volume les grands textes d’un penseur plus complexe qu’on ne croit. Violent ? Oui, mais c’est aussi un poète délicat. Antiromantique ? Oui, mais on sent dans ses souvenirs une sensibilité frémissante. Attaché au passé ? Oui, mais visionnaire en ce qui concerne Hitler ou l’islam en France, sur lesquels il est d’une lucidité rare. Antisémite ? Indéniablement. Dans sa préface, le journaliste et historien Jean-Christophe Buisson souligne l’erreur d’analyse consistant à voir le Juif comme inassimilable par nature.
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