L’association Solidarité Kosovo a bâti 31 écoles en Serbie. Son fondateur, Arnaud Gouillon, est aujourd’hui interdit de séjour là-bas. ARMEND NIMANI/AFP
Arnaud Gouillon, un citoyen français qui a fondé l’ONG Solidarité Kosovo et a permis la scolarisation de centaines d’enfants kosovares, vient d’être interdit de séjour dans le pays. Jean-Christophe Buisson dénonce une décision arbitraire.
Il s’appelle Arnaud Gouillon. Il a 33 ans. Il habite depuis longtemps la Serbie mais il est citoyen français. En 2004, il a fondé une ONG baptisée Solidarité Kosovo qui a pour objet de venir en aide aux quelques milliers de Serbes qui vivent dans des enclaves aux allures de bantoustans au sud de la rivière Ibar: après la guerre du Kosovo et la proclamation unilatérale de son indépendance en février 2008 (reconnue par de nombreux États comme la France mais ni pas la Serbie, la Russie, l’Espagne ou la Chine, par exemple), 120 000 Serbes (chrétiens orthodoxes) sont restés dans cette région qui est au cœur de la mémoire, l’histoire et l’identité serbes. La plupart sont des gens modestes qui n’ont aucune famille en Serbie, aucun moyen (ni envie) de partir.
Avec un budget annuel d’un million d’euros, un fichier de 12 000 donateurs (à plus de 90 % français), Solidarité Kosovo a, sur place, rénové ou bâti 31 écoles, construit des dizaines de fermes, des laiteries et des conserveries, développé un réseau de serres agricoles, aidé à la rénovation des églises et des monastères abîmés par le temps, les guerres ou les exactions des Albanais. Grâce à cette association, plus de 400 tonnes de vivres et de vêtements et de biens nécessaires ont pu être envoyées à ces villages protégés par 4 000 soldats de la KFOR et dont les habitants n’ont accès ni à un travail, ni aux services de santé, ni aux transports locaux en raison de l’hostilité de leurs voisins. Certains monastères sont même entourés de barbelés…
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