Charles Platiau/REUTERS
Sur Twitter, la présidente du Rassemblement national s’est plainte d’une décision de justice la soumettant à un examen psychiatrique, pour avoir publié la photo d’une exécution commise par Daech. Jean-Yves Camus regrette que le débat politique en soit réduit à des accusations de démence.
FIGAROVOX.- Marine Le Pen s’est énervée sur Twitter à la suite d’une décision de justice la soumettant à un examen psychiatrique, pour avoir publié la photo d’une décapitation de Daech sur Twitter. Quoi qu’on pense des idées qu’elle défend, n’est-ce pas décevant de déplacer la politique sur le champ psychiatrique?
Jean-Yves CAMUS.- Je ne suis pas pénaliste, mais il me semble comprendre que cette décision est conforme à la pratique courante dans le cas où les images sont diffusées via un média accessible aux mineurs. Il n’empêche, Twitter est davantage utilisé par des adultes, dont le discernement leur permet de faire le tri dans ce qu’ils lisent, que par des mineurs. Personne n’oblige d’ailleurs quiconque à lire un message sur ce réseau. Je ne suis pas non plus connu pour être un soutien du RN, mais cette décision me semble déplacée. D’une part parce qu’il ne viendrait à l’esprit de personne de dire que Marine Le Pen n’est pas saine d’esprit. Surtout, je voudrais bien savoir combien d’individus qui partagent, sur les réseaux sociaux, une forme quelconque de soutien idéologique à Daech, sont poursuivis et soumis à une telle expertise. Peu, je le crains.
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