Louise Mushikiwabo, candidate rwandaise à la présidence de la Francophonie
Il y a des jours où l’on ferait mieux de se rendormir plutôt que de se lever. Emmanuel Macron, sachant que c’est, encore et toujours, de lui qu’il s’agit, serait peut-être ainsi bien inspiré de retourner sous sa couette ; surtout par ce temps qui ne lui réussit guère. Faute de gouvernement présentable, n’en finissant plus de se dépêtrer de l’affaire Benalla tout en se préparant à affronter celle de madame Mimi, le voilà donc à Erevan, en Arménie, en train de présider aux destinées de la Francophonie.
Le sujet n’est pas anodin : la langue de Molière, c’est notre Commonwealth à nous. Une façon, pour la France, de rayonner de par le vaste monde. Bref, un enjeu géopolitique majeur. Et c’est là « qu’en même temps », deux impératifs se bousculent. En attendant de s’annuler l’un l’autre ? C’est bien parti.
En effet, le but de ce sommet consiste, pour l’Élysée, à se rapprocher du Rwanda, naguère pièce maîtresse de cette Françafrique dont la France se trouve aujourd’hui le parent pauvre, USAfrique et Chinafrique obligent. La situation est d’autant plus délicate qu’entre Paris et Kigali, il y a longtemps que le torchon brûle, depuis ce génocide ayant opposé Tutsis et Hutus, remontant à plus de vingt ans et dont le monde anglo-saxon et ses épigones français (Bernard Kouchner, si tu nous lis…) nous rendent plus ou moins responsables. À ce sujet, les ouvrages de Bernard Lugan et Pierre Péan sont plus qu’éclairants sur la question.
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