La démission retentissante de Nicolas Hulot intervient après un été compliqué pour le président Emmanuel Macron et une dégradation certaine des conditions climatiques en de nombreux endroits de la planète: chaleurs inhabituelles dépassant parfois pour de courtes périodes de canicule les 50 degrés en Afrique du nord et au Proche-Orient, mais aussi en Californie, ou 40 à Taïwan mais aussi en certains endroits du sud de la France, tandis que la Norvège a, au nord du Cercle polaire, connu une température inédite de 33 degrés, ce qui en a surpris plus d’un, en particulier dans la communauté scientifique ; élévation de la température de l’eau dans l’Océan Atlantique de 2,8 degrés ; sans oublier les épisodes de violentes précipitations en Inde, au Japon ou à Hawaii… Si l’on se contente de regarder le cas de la France, l’on constate que l’été 2018, est désormais reconnu comme le deuxième été le plus chaud de l’histoire de la météorologie française avec 3,2 °C au-dessus des moyennes saisonnières, juste devant l’été précédent, ce qui semble indiquer une tendance plutôt qu’un accident. Bien sûr, il faut rester prudent devant ces constatations et c’est l’avenir qui confirmera ou infirmera cette impression d’un réchauffement climatique global et qui la transformera en une réalité indéniable aux yeux de tous : cela n’empêche pas de craindre cette tendance climatique et de chercher à la combattre, ou à en inverser le dangereux cours, non seulement et égoïstement pour nous mais surtout et plus encore pour les générations à venir, présentes et à naître.
Or, il faut bien reconnaître que les populations et les sociétés ne semblent pas avoir pris la véritable mesure de la situation et des périls qu’elle fait courir à la vie sur la planète, qu’elle soit humaine, animale ou végétale. L’électrochoc provoqué par le départ du populaire Nicolas Hulot ne semble pas avoir, pour l’heure, changé grand-chose au rapport de nos contemporains à l’environnement, ni à la société de consommation, cette « grande prédatrice » de la planète et de ses richesses, et les mêmes personnalités politiques qui ont versé une larme de crocodile sur l’ancien ministre « trop sensible » sont les mêmes qui poursuivent sans mesure leur politique d’artificialisation des terres arables et d’abattage des arbres « gênants », comme c’est le cas du maire de Rennes, Madame Appéré, émue par la révolte de M. Hulot quand, dans le même temps, elle condamne sans rémission les superbes arbres de l’avenue Janvier pour de fausses raisons esthétiques et de mauvais arguments économiques… Un exemple parmi des centaines d’autres du double discours des élus pour lesquels le béton silencieux vaut mieux que les arbres bruissants et bruyants d’oiseaux !
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