Des «gilets jaunes» devant l’Élysée. Michel Euler/AP
Des centaines de «gilets jaunes» ont convergé ce samedi vers l’Élysée. Le chercheur Arnaud Benedetti analyse le «face-à-face» inédit entre celui qui passe aux yeux d’une partie de l’opinion publique pour le «président des riches» et un mouvement social uni par un ras-le-bol général.
«Qu’ils viennent me chercher», avait crânement lancé le président de la République devant un parterre de militants en plein pendant l’affaire Benalla. Une petite phrase qui n’a pas échappé à de nombreux «gilets jaunes» ce samedi. Plus de 280.000 dans toute la France, ils étaient environ 1200 réunis place de la Concorde à Paris, à proximité de l’Élysée, vers où plusieurs centaines d’entre eux ont décidé de marcher.
Arrêtés par un cordon de sécurité particulièrement fourni, ils n’étaient qu’à quelques dizaines de mètres seulement du Château. Le chef de l’État, qui avait déclaré mercredi dernier sur TF1 qu’il n’avait pas «réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants» est resté invisible ce samedi, laissant sur le devant de la scène le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d’État, Laurent Nunez.
«Ce n’est pas très courtois d’annuler une invitation au dernier moment», ironise un «gillet jaune» sur Twitter, faisant référence à la «petite phrase» du président Macron. Plus classique, la formule «Macron, t’es foutu, les Français sont dans la rue» était également lancée par les manifestants quelques instants avant d’être dispersés par les gaz lacrymogènes. Les mots «Macron, comme Louis XVI» scandés par la foule en colère ajoutaient une note plus historique. Au-delà du rassemblement parisien, Emmanuel Macron était au cœur de toutes les attentions, et de toutes les critiques. «Qu’Emmanuel Macron vive six mois avec mon salaire et on verra!», a lancé à Bessancourt, une commune du Val-d’Oise, au micro de France 3 un gilet jaune bientôt à la retraite, qui résume ainsi la mobilisation: «Les Français, à force de leur prendre, ils en ont marre! (…) Il faut que les gens comprennent qu’à un moment donné, trop, c’est trop!»
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