La mobilisation des Gilets Jaunes est un succès impressionnant que le gouvernement refuse de voir en s’abritant, comme d’habitude, derrière des querelles de chiffres et en tentant d’assimiler ce mouvement populaire à une nébuleuse d’extrême-droite dont la seule évocation suffirait à faire fuir les gens de goût et rire les gens intelligents.
Dans les faits, c’est-à-dire dans le réel et non pas dans l’espace médiatique où Castaner et Macron caracolent à la tête de leurs troupes réduites, les Gilets Jaunes ont réussi, depuis plus d’une semaine, à mobiliser des dizaines et même des centaines de milliers de Français, à organiser des blocages de routes, d’autoroutes, de centres administratifs et des mises hors d’usage de radars.
Ils l’ont réussi au prix de leurs vies et de leur santé, les anti-bloqueurs, soigneusement avertis par la propagande officielle, ayant bien compris que toute violence exercée à l’encontre des Gilets Jaunes serait considérée comme légitime. Car les Gilets Jaunes n’étant ni un parti ni un syndicat ni, donc, un “partenaire social”, les Gilets Jaunes n’étant en fait que le peuple… n’ont, en démocratie représentative et partisane, aucune valeur et aucune légitimité, quelles que soient leurs revendications, leurs régions, leur niveaux de revenus, leurs professions et leurs difficultés.
Alors que la pression fiscale a atteint des niveaux inédits en même temps que les services publics (hôpitaux, gendarmerie, tribunaux, maternités, administrations diverses, transports…) se sont dégradés à un point tout aussi inédit, l’État jacobin continue à imposer des lois, des règlements, des taxes qui empoisonnent la vie des Français sans pour autant permettre au pays de réduire son endettement, de diminuer le chômage, de préserver sa souveraineté. Macron poursuit un rêve européen auquel il est seul à croire, et il le fait en insultant régulièrement depuis l’étranger les Français, ces Gaulois réfractaires, ces nationalistes lépreux, ces conservateurs haineux qui ne comprennent rien au rêve mirifique que le Premier des Premiers de Cordée et ses fidèles et vertueux lieutenants (Ferrand et Castaner en tête) font miroiter : une France enfin fondue dans l’Europe, des Français aussi pauvres que les Allemands et aussi asservis au Capital que les Grecs.
Si Macron a honte de ces Français qui ne sont pas à ses ordres, nous avons honte de ces partis qui n’ont jamais su, tous autant qu’ils sont, mesurer et prendre en compte la misère et la détresse des Français. Nous avons honte de cet État centralisateur qui spolie les citoyens et détruit les corps intermédiaires. Nous admirons en revanche les Gilets Jaunes, dont la spontanéité et le courage témoignent d’une résistance des consciences face au rouleau compresseur étatique. Qu’ils continuent leur lutte, par tous les moyens : les libertés ne s’octroient pas, elles se prennent !