Il est de bon ton – allumez votre poste sur France Info, vous comprendrez – d’imputer les violences et la casse de samedi « à l’utra-droite, à l’ultra-gauche et à des gilets jaunes radicalisés ». Tout le monde est renvoyé dos à dos, un partout, la balle au centre, c’est bien pratique.
Sauf qu’il y a les faits.
François de Sales est le patron des journalistes, mais un autre saint bien connu pour son scepticisme et ses pieds sur terre pourrait aussi faire l’affaire. Saint Thomas : « Je crois ce que je vois. »
Et qu’ai-je vu, samedi, sur les Champs-Élysées ? Un mélange hétéroclite de paysans de l’Aveyron ou d’employés bretons – sans doute capables, poussés à bout, de violentes colères comme souvent les taiseux – et de casseurs professionnels suréquipés, arborant (au choix ou en même temps) dreadlocks, capuches noires rabattues ou gilet jaune frappé du « A » anarchiste. Donc, soit Bob Marley est devenu tendance à « l’utra-droite », soit il n’y avait, là où je me trouvais, que des groupuscules de l’autre bout de l’échiquier. Peut-être, après tout, l’ultra-droite s’était-elle donné rendez-vous ailleurs ? Admettons.
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