Emmanuel Macron à l’Élysée, le 10 décembre 2018. LUDOVIC MARIN/AFP
Lors d’une allocution de 13 minutes, le président de la République a réalisé un mea culpa inédit et déployé une série de mesures pour tenter de calmer la colère qui s’exprime depuis plusieurs semaines.
«Je veux décréter aujourd’hui l’état d’urgence économique et sociale», a assuré le chef de l’État. Après avoir indiqué qu’il allait «demander au gouvernement et au Parlement de faire le nécessaire pour que l’on vive mieux de son travail dès le début de l’année prochaine», Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces concrètes pour le pouvoir d’achat, que le premier ministre détaillera mardi devant les parlementaires à l’Assemblée.
Emmanuel Macron a toutefois assuré qu’il ne comptait pas ralentir le rythme des réformes. «J’entends que le gouvernement poursuive l’ambition de transformation du pays que le peuple a choisie il y a 18 mois», a-t-il prévenu, citant notamment les chantiers sensibles de l’assurance-chômage ou encore des retraites.
● 100 euros de plus par mois dès 2019 pour un travailleur au Smic
«Le salaire d’un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019», a annoncé Emmanuel Macron, «sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur». Le revenu d’un «smicard» augmentera bien, mais le niveau du salaire minimum lui-même ne sera pas revalorisé, comme l’ont répété ces derniers jours le premier ministre Édouard Philippe, Bruno Le Maire (Économies et Finances) et Muriel Pénicaud (Travail). En fait, cette hausse sera le résultat de l’accélération d’une promesse phare du candidat Macron, censée s’appliquer en fin de quinquennat, via une augmentation de la prime d’activité et un abaissement des cotisations sociales. Comme une première vague de baisse des cotisations sociales, en octobre, a déjà augmenté de 20 euros le salaire net des smicards, ces derniers ne gagneront chaque mois, à partir de janvier, «que» 80 euros de plus.
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