L’effet Beyoncé, éditorial du n° 20 :
Nous l’appellerons « effet Beyoncé ». Le 5 novembre 2016, Hillary Clinton était l’invitée vedette d’un concert de Beyoncé et de son mari Jay-Z à Cleveland, dans l’État clef de l’Ohio. Les chanteurs appelèrent à voter pour la candidate démocrate : « Je vous présente la future présidente des États-Unis » se hasarda à prédire Jay-Z, moins efficace comme prévisionniste que comme homme d’affaires.
Nous aurions pu parler d’« effet Bruce Springsteen ». À la veille des élections, il organisait un meeting de soutien à Hillary Clinton. À Philadelphie, dans un autre État charnière, la Pennsylvanie. Ou d’« effet Jennifer Lopez », qui organisa un concert pour la même Hillary Clinton en Floride. Ou d’« effet Lady Gaga », qui rejoignit le concert de Philadelphie.
Les électeurs peuvent apprécier la plastique de Beyoncé, ils n’en tirent pas la conclusion que ces atouts en font une analyste politique
Le 8 novembre, à la surprise de tous les experts, l’Ohio, la Pennsylvanie et la Floride, que les prévisionnistes promettaient à Hillary Clinton, votaient… pour Donald Trump et lui permettaient de gagner les présidentielles. Merci qui ?
Nous parlerons maintenant d’« effet Taylor Swift ». Peut-être échaudée, Beyoncé se tient en retrait lors des dernières élections de midterm. Le relais est pris par la chanteuse Taylor Swift. Le 7 octobre dernier, elle appelle les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales et à voter pour les démocrates : « Sortez et allez voter. » Elle prend en particulier position pour le démocrate Phil Bredesen qui briguait le poste de gouverneur du Tennessee contre la républicaine Marsha Blackburn. Aussitôt la presse s’enthousiasme et se félicite de l’explosion du nombre des inscrits sur les listes électorales – plus de 13 000 entre le 7 et le 10 dans le seul Tennessee. Taylor Swift ne dispose-t-elle pas de 112 millions de followers sur Instagram, le double de Donald Trump sur Twitter ?
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