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Un amendement voté mardi prévoit de remplacer les mentions du «père» et de la «mère» sur les formulaires scolaires par «parent 1» et «parent 2». Une mesure qu’Aude Mirkovic juge idéologique, mais aussi injuste car elle oblige tous les couples à «entrer dans un concept de parenté hors sol».
FIGAROVOX.- Un amendement voté mardi à l’Assemblée prévoit de remplacer la mention «père et mère» sur les formulaires scolaires par celle de «parent 1 et parent 2». Est-ce réellement une «mesure d’égalité sociale», comme l’affirment les députés qui ont soutenu l’amendement?
Aude MIRKOVIC.- Il y a bien une inégalité entre les enfants, et ce n’est pas un formulaire qui en est la cause ni qui en sera le remède. La cause de cette inégalité est la loi de 2013 sur le mariage des personnes de même sexe qui a introduit en droit français l’adoption par deux parents de même sexe. Je m’explique. Les promoteurs de la parenté de même sexe prétendent que «cela ne change rien», ce qui est faux. La «parenté» de même sexe change tout, et on commence à la percevoir concrètement avec des mesures comme cet amendement qui remplace les mentions père et mère par celles de parent 1 et parent 2. Pour autant, pour être d’accord ou non avec ce changement, encore faut-il le réaliser. Alors qu’est-ce qui change? La filiation découle de l’acte de naissance et indique à chacun de qui il est né, c’est-à-dire ses père et mère. La filiation ne se réduit certes pas à la réalité biologique et cette naissance à laquelle elle renvoie l’enfant, si elle est le plus souvent biologique, peut être aussi «seulement» symbolique: c’est le cas des enfants adoptés et encore de ceux qui ont été reconnus par un homme qui ne les a pas engendrés. Le droit n’exige donc pas la vérité biologique mais la vraisemblance. Avant leur rôle d’éducation qu’ils peuvent d’ailleurs partager et déléguer, les parents ont un rôle statutaire, celui d’indiquer à l’enfant son origine, au moins symbolique.
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