«Les cloches sonneront-elles encore demain?» Philippe de Villiers, auteur d’un livre éponyme, aurait-il eu la prémonition de cette polémique qui agite le centre de Colmar à propos des sonneries de cloches intempestives? Au nom de la grasse-matinée dominicale, quelques riverains proches de la Collégiale Saint-Martin (improprement appelée Cathédrale) somment l’évêché, par avocat interposé, de mettre fin à «ce boucan d’enfer».
«Le carillon tinte pendant près de quinze minutes pour annoncer la messe! Les neuf cloches de la paroisse sont installées à seulement 70 m de hauteur et créent une caisse de résonance insupportable», explique Maître André Kornmann, avocat des plaignants.
Autre son de cloche: Yves Hemedinger, premier adjoint au maire, fait une mise au point qui résume la réaction de l’immense majorité des habitants de la préfecture du Haut-Rhin: «Le dimanche matin, les cloches sonnent autant pour appeler le croyant à la prière que pour rythmer la journée des citadins. C’est une musique culturelle de notre laïcité à l’alsacienne. (…) 10h30 est un horaire bien raisonnable, me semble-t-il. Il faut parfois remettre l’église au centre du village: le vivre-ensemble a un passé, un présent et un futur. Le désir de chacun ne l’emporte pas sur le rythme collectif. (…) Le bruit d’un centre-ville, la clameur, c’est aussi la vie.»
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