Les élections européennes se dérouleront dans moins d’une quinzaine de jours et le moins que l’on puisse dire, c’est que la campagne ne passionne guère les foules, et ce qui est vrai en France l’est aussi chez nos voisins membres de l’Union Européenne, fusse pour quelques semaines seulement encore… Le Royaume-Uni enverra, si l’on en croit les sondages, une majorité de députés favorables au Brexit, ce qui relativise fortement les discours évoquant une « foucade » référendaire en juin 2016. En France, en revanche, les élections confirmeront sans doute la complexité du paysage politique malgré la tentative présidentielle de ramener le débat à une simple confrontation entre « nationalistes » et « progressistes », des termes dont il serait pourtant bien utile de rappeler et de préciser les définitions, les contours et les ambiguïtés. Mais cette confrontation, qui ressemble plutôt à un dialogue de sourds, se fait sans joie ni émoi particulier : l’abstention dominera sans n’avoir aucune influence concrète, comme c’est le cas depuis une trentaine d’années pour ce scrutin. « Les absents ont toujours tort », dit le proverbe, mais les suffrages exprimés sont-ils plus écoutés au-delà des commentaires du soir et du lendemain ?
La suite