Promenade en famille, à Chambord. Le Comte et la Comtesse de Paris sont entourés de leurs cinq enfants. De gauche à droite, les princesses Antoinette et Louise-Marguerite, le prince Joseph, la princesse Jacinthe et le prince Gaston. La chienne terre-neuve Léonore est bien sûr de la partie.Courtesy of David Nivière
Vingt ans après la mort de son grand-père, cinq mois après celle de son père, le prince Jean d’Orléans, nouveau chef de la maison de France, a reçu Point de Vue pour un entretien exclusif. L’occasion d’évoquer la mémoire de ses deux prédécesseurs et, plus encore, de se présenter en vérité, de dire ses initiatives et ses espérances.
Monseigneur, comment concevez-vous votre nouveau rôle de chef de la maison de France?
Il comporte deux versants. Le premier est familial. Après les remous consécutifs à la disparition de mes grands-parents, les relations se sont apaisées. La succession est réglée. Les choses se sont normalisées. La relation avec mes oncles et tantes est plutôt bonne. Avec mes cousins aussi. Nous favorisons les éléments de liens, à travers des événements familiaux. Certains de mes cousins m’apportent un soutien informel. Charles-Philippe m’a beaucoup aidé lors de l’enterrement de mon père et je lui en suis très reconnaissant. Concernant le versant public, pour faire un rapide tour d’horizon, l’actualité récente m’a conduit à me rendre aux obsèques du grand-duc Jean de Luxembourg et à accueillir les présidents des Républiques française et italienne à Amboise, lors des cérémonies des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci. Je poursuis mon action de parrain du 4e régiment de chasseurs, très présent au Mali. Cela permet de jouer un rôle de transition, de transmission entre le monde militaire et la nation. À cela doivent s’ajouter les initiatives locales, à Dreux.
De quelle façon avez-vous été préparé à remplir les devoirs que vous impose l’héritage millénaire des Capétiens?
Il y a la partie intellectuelle et éducationnelle: la philosophie, le droit, l’économie, trois maîtrises et un MBA passé à l’Azusa Pacific University de Los Angeles. Ensuite l’environnement professionnel, chez Lazard, Deloitte et dans le groupe Banque Populaire. Comme consultant, j’ai appris la méthodologie, la gestion de situations délicates. Je me suis ensuite mis à mon compte, ce qui m’a permis de donner des conférences, notamment aux États-Unis pour la French Heritage Society. Il y a aussi le syndicat forestier dont je suis administrateur. Et le contexte dans lequel j’ai évolué auprès de mes grands-parents. Le millénaire capétien, les différents déplacements. Pendant une bonne dizaine d’années, j’ai vécu dans le sillage de mon grand-père. Il a joué auprès de moi un rôle fondateur au regard de l’expérience de l’environnement politique. Et dans la façon de prendre les contacts, de réfléchir à ce qu’est la France. Son expérience m’a appris à conserver mon indépendance en toute circonstance, ce qui est le plus important.
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