Article paru dans Le Bien Commun
La visite du président à Colombey pour célébrer les 60 ans de la Vème République, quelques jours seulement après l’épisode du « selfie au doigt d’honneur » à Saint-Martin, résume à elle seule le paradoxe Macron : soucieux un jour d’incarner une verticalité conforme à l’esprit monarchique des institutions, capable un autre jour d’abaisser et même d’humilier la fonction présidentielle dans des accès de vulgarité qui ne sont pas sans rappeler certaines outrances d’estrade de sa campagne.
Finalement, après avoir fait quelque peu illusion au début de son quinquennat, Macron semble prolonger la série noire des derniers présidents, désacralisant chacun à sa manière, — l’activisme et une vulgarité savamment entretenue pour Sarkozy, la « normalité » revendiquée et la médiocrité effective pour Hollande —, la figure du chef de l’État. Mais faut-il s’arrêter là comme la plupart des commentateurs politiques, enfermés dans une échelle de temps qui les empêche de voir au-delà de deux ou trois mandats présidentiels ? Ce serait manquer à notre vocation qui est de pratiquer l’empirisme organisateur sur le temps long.
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