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Jamais projet de loi n’a aussi mal porté son nom que celui sur la « bioéthique ». Car l’éthique concerne la morale. Or, la question de la PMA sans père, qui n’est certes pas la seule importante dans le texte catastrophique présenté par le gouvernement, mais qui est centrale, ne pose pas une question de morale, mais d’essence : elle touche à l’être de l’être humain. Guillaume de Prémare et moi avions cité, dans notre livre Résistance au Meilleur des mondes, un texte de Jacques Attali, dans lequel cet homme du Siècle, ce conseiller des présidents, cet initié, annonçait le dernier épisode de la bataille en cours : le moment où l’homme sera créé en matrice artificielle. Attali ne mentait pas, c’est ce qui nous attend si nous laissons faire les puissances qui dominent ce monde. Son conseil était pervers, en revanche, lorsqu’il invitait les opposants au mariage inverti à renoncer à cette lutte pour se rendre directement, en sautant les cases en quelque sorte, à cet enjeu ultime du combat. C’est un mauvais avis, parce que nous avons affaire à une chaîne logique. Si l’on parvient à la rompre, tous les éléments s’en trouvent fragilisés. La loi Taubira sur l’union des homosexuels a été rendue possible par la fragilisation de la famille traditionnelle en tant que norme. La dissolution de ce modèle, en égarant les esprits, a préparé l’idée qu’il pouvait exister des mariages entre deux hommes ou deux femmes et que de telles « familles » pouvaient légitimement adopter des enfants. Exit la complémentarité de l’homme et la femme.Nous en sommes à la phase suivante : si deux femmes peuvent élever des enfants adoptés, ne serait-il pas préférable qu’elles les conçoivent et les portent elles-mêmes ?