Pupitre de la Chambre de l’Académie nationale de Médecine, Paris, France© KoS
Selon le président de la République lui-même, la loi bioéthique qui est discutée aujourd’hui dans l’hémicycle du Palais Bourbon est « le texte de tous les dangers ». Même s’il se rassure au motif qu’il a été très bien préparé, Emmanuel Macron craint, sans aucun doute, une division profonde du pays qui s’ajouterait aux autres causes de tension. On saura très vite si le ton monte entre les parlementaires, partisans ou adversaires du projet de loi. Et si l’opposition de la rue sera aussi massive qu’au moment du mariage pour tous. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que le débat de fond est sérieux et qu’il va au-delà des problèmes posés par l’homoparentalité. Mais, à elle seule, cette question provoque des oppositions frontales. Ainsi Le Monde fait une ample publicité à Nanette Gartrell, « chercheuse américaine » qui affirme que les enfants élevés par un couple de femmes se portent aussi bien que les autres. Ils se porteraient même beaucoup mieux à l’en croire, parce que, je cite : « Aucun d’entre eux n’a souffert d’agression sexuelle ou de violence de la part d’un parent ou d’un proche », alors qu’il en va tout autrement pour les enfants élevés dans les familles dites hétérosexuelles. Cette différence est spectaculaire nous est-il asséné.
Ce n’est pas l’avis de notre Académie nationale de médecine qui vient de déclarer que « la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure » et qu’elle n’est pas « sans risque pour le développement psychologique et l’épanouissement de l’enfant ». D’ailleurs, le professeur Mattei, ancien ministre de la Santé, qui a rédigé ce document met en cause « les données rassurantes des études menées dans des pays anglo-saxons et européens sur la santé et l’équilibre des enfants des familles homoparentales ». Non seulement, elles ne sont pas très convaincantes sur le plan méthodologique mais elles émanent d’évidence d’organismes militants.
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