Guillaume de Prémare : « la PMA constitue un pas décisif vers le Meilleur des mondes » Guillaume de Prémare, auteur de « Résistance au Meilleur des mondes » (éditions GPDR, 2015). © Infocatho.fr
Par Guillaume de PREMARE
Guillaume de Prémare prend de la hauteur sur le projet de loi bioéthique, adopté à l’Assemblée nationale vendredi 27 septembre. Une grande mobilisation est prévue à Paris, le dimanche 6 octobre, à l’appel d’une vingtaine d’association. L’auteur de Résistance au Meilleur des mondes (éditions PGDR), voit dans l’extension de la PMA pour toutes les femmes un pas de plus vers le futur imaginé par Aldous Huxley.
Infos-Toulouse : Se dirige-t-on vers un « Meilleur des mondes« tel que l’imaginait Aldous Huxley ?
Guillaume de Prémare : Oui, nous allons dans cette direction, étape par étape. L’extension de la PMA à toutes les femmes constitue un pas supplémentaire décisif. Début 2018, le député Jean-Louis Touraine, rapporteur de la mission parlementaire sur la bioéthique, s’était réjoui que nous allions vers « la procréation sans sexe pour tous ». Avec le projet de loi de bioéthique actuellement en débat au parlement, la disparition de la condition d’infertilité pour l’accès à la PMA crée les conditions d’une procréation potentiellement séparée de la sexualité, du couple et de la famille.
Aujourd’hui, cela concernera un petit nombre de personnes, mais demain cela peut entrer dans les mœurs communes. Par exemple, pourquoi un couple homme-femme tout à fait fertile ne viendrait-il pas réclamer demain une PMA ? En effet, la fécondation in vitro offre un avantage décisif : elle permet le diagnostic préimplantatoire, c’est-à-dire la sélection des embryons. Cela s’appelle l’eugénisme. À cet égard, le projet de loi de bioéthique étend encore les possibilités d’une recherche qui conduit vers un eugénisme beaucoup plus large qu’il ne l’est aujourd’hui. Il ne faut pas oublier non plus la GPA, qui n’est pas dans le projet de loi mais qui est en germe dans ce processus.
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